Trump envisage des frappes terrestres au Venezuela et des opérations secrètes de la CIA

Contexte et déclarations autour d’une éventuelle intervention

Donald Trump a déclaré, lors d’une conférence de presse mercredi, ne pas accorder d’importance à la légalité internationale et a admis avoir autorisé la CIA à mener des opérations secrètes au Venezuela, tout en refusant de commenter en détail ces informations relayées par le New York Times.

Interrogé sur une éventuelle autorisation visant à « neutraliser » Nicolás Maduro, le président américain a répliqué: « C’est une question ridicule qu’on me pose là. Enfin, ce n’est pas vraiment une question ridicule, mais ne serait-ce pas ridicule de ma part d’y répondre ? »

L’administration Trump a récemment attaqué en mer des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants dans les eaux internationales, après avoir déployé des navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela, officiellement dans le cadre d’une opération antidrogue.

« Je ne veux pas vous en dire plus, mais nous regardons du côté du sol à présent, car nous contrôlons très bien la mer », a déclaré Trump en réponse à une question sur de potentielles frappes terrestres.

Réactions au Venezuela et appel à la non-ingérence

De son côté, Nicolás Maduro a réagi en soirée en affirmant: « Non au changement de régime » et « Non à la guerre dans les Caraïbes », dénonçant des coups d’État fomentés par la CIA et des tentatives d’ingérence étrangère. Il a évoqué les violences et les disparitions associées, citant notamment les chiffres « 30 000 disparus » attribués à la CIA lors des coups d’État en Argentine, ainsi que le rappel du coup d’État de Pinochet et des milliers de jeunes assassinés ou disparus, affirmant que l’Amérique latine ne veut pas de tels coups d’État et les rejette.

Selon lui, Washington utiliserait le trafic de drogue comme prétexte pour imposer un changement de régime et s’emparer des importantes réserves pétrolières du pays.

Prix Nobel de la paix et réactions internationales

La nomination récente de María Corina Machado au Prix Nobel de la paix a ajouté une dimension au débat. Le comité norvégien a été salué par Washington comme « un signal fort pour la démocratie », bien que Donald Trump ait exprimé sa déception de ne pas être reçu personnellement. Cette distinction a suscité des interrogations dans une partie de la communauté internationale et le Venezuela a fermé son ambassade à Oslo peu après l’annonce, sans explication.

Position de María Corina Machado et réactions

Machado n’a pas caché une certaine sympathie pour une intervention étrangère libératrice. Dans un entretien en visioconférence avec l’AFP, le 14 octobre, elle a déclaré: « Maduro sortira avec ou sans négociation ». Cette déclaration alimente le débat sur l’utilisation politique potentielle de ce prix.

Pour certains observateurs, notamment The Guardian, cette récompense pourrait être instrumentalisée pour accroître la pression sur Caracas. Machado a répliqué: « Le monde entier sait qu’ils ont été battus à plate couture lors des élections. Nous avons démontré notre triomphe avec des preuves. Celui qui a déclaré la guerre aux Vénézuéliens, c’est Nicolas Maduro. Je l’ai répété d’innombrables fois: sans liberté, il n’y a pas de paix et sans force, il n’y a pas de liberté. Nous avons tout essayé. »

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