Saltech délocalise partiellement sa production en Hongrie en raison des restrictions suisses sur les exportations d’armes

Contexte et délocalisation partielle

Saltech, fabricant de munitions basé à Soleure, prévoit de transférer une partie de sa production en Hongrie, notamment une portion des cartouches de 12,7 millimètres destinées à l’armée suisse, selon le journal dominical SonntagsZeitung.

Motifs et remarques du groupe propriétaire

Selon Colt CZ, la société mère tchèque de Saltech, le déplacement est « à 100% » lié à la réglementation suisse sur les exportations de matériel de guerre, jugée particulièrement stricte. À Prague, on rappelle que de nombreux partenaires de l’OTAN excluent systématiquement les fournisseurs suisses lors des appels d’offres à cause de ces restrictions. Par ailleurs, Saltech signale un recul des achats de l’armée suisse.

Impact sur l’emploi

Environ 80 salariés travaillent actuellement chez Saltech à Däniken et Dulliken; la direction assure que ce personnel ne serait pas touché par la délocalisation.

Perspectives du secteur et réactions politiques

Alors que le secteur de l’armement connaît une croissance mondiale, les entreprises suisses rencontrent des difficultés. En plus de Saltech, Swiss P Defence à Thoune—autre fabricant de munitions—rencontre des obstacles liés au durcissement des restrictions à l’exportation et pourrait réduire sa production ou déplacer une partie de son activité à l’étranger.

Positions des élus

Le conseiller aux États Werner Salzmann (UDC/BE) juge la situation « préoccupante ». Il propose un partenariat stratégique entre Swiss P Defence, Saltech et la Confédération, afin que les usines de munitions restent en Suisse, et appelle à un assouplissement de la loi sur le matériel de guerre.

La conseillère aux États Franziska Roth (PS/SO) exprime aussi son inquiétude. Elle rappelle que, face à la menace russe, la Suisse ne peut pas être exclue sur le plan industriel par ses partenaires proches, mais elle critique les solutions proposées par Salzmann, les estimant inadaptées. Selon elle, le marché suisse est trop petit pour justifier des subventions publiques à l’industrie armurière.

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