Propagation du virus du Nil occidental en Europe : situation dans le Tessin et l’Italie

Une expansion préoccupante du virus du Nil occidental en Europe

Originaire d’Afrique, le virus du Nil occidental n’a pas pour origine le continent européen, mais il inquiète de plus en plus les autorités sanitaires du Vieux Continent. Ces dernières années, des cas d’infections ont été recensés, notamment en Italie, où la propagation semble s’accélérer 2025.

Une croissance rapide du nombre de cas en Italie

Selon l’Institut supérieur de la santé (ISS), la situation en Italie s’est considérablement aggravée en septembre. Après avoir signalé fin juillet 89 infections et au moins onze décès, l’organisme indique déjà 502 cas confirmés pour l’année en cours, avec 33 décès. Entre le 28 août et le 3 septembre, 72 nouvelles infections ont été identifiées.

Évolution de la gravité des infections

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) précise qu’environ 80 % des personnes infectées par le virus du Nil occidental ne présentent aucun symptôme. Lorsqu’ils se manifestent, ceux-ci consistent principalement en fièvre, maux de tête, fatigue, douleurs musculaires, vomissements, éruptions cutanées ou douleurs oculaires. Environ 20 % des cas évoluent vers une maladie bénigne, tandis que moins d’1 % peuvent développer une forme neuro-invasive grave, affectant le système nerveux.

Les premiers décès en Grèce cette année

La Grèce a également enregistré ses premiers décès liés au virus du Nil occidental en 2025. Selon le rapport hebdomadaire de l’autorité sanitaire EODY du 10 septembre, 75 cas confirmés ont été recensés, avec cinq décès. Parmi ces cas, 62 seraient de nature neuro-invasive, tandis que 13 personnes ont présenté des formes légères comme la fièvre.

Localisation des infections et modes de transmission

La majorité des personnes infectées ont contracté le virus en Grèce, en Italie ou dans leur pays d’origine. Deux cas, cependant, ont été signalés suite à une infection à l’étranger, en Serbie et en Italie. L’Institut Robert Koch (RKI) souligne que le virus est dorénavant répandu à l’échelle mondiale, notamment en Europe, où des régions de la France, des Balkans, de Roumanie, de Tchéquie, de Hongrie, de Slovaquie, d’Autriche et de Turquie sont concernées. La période la plus à risque se situe entre juillet et septembre, lorsque les moustiques sont actifs.

Les mécanismes de contamination et vecteurs

La transmission du virus s’effectue principalement par la piqûre de moustiques infectés, principalement le moustique Culex pipiens en Europe. Le virus circule principalement chez les oiseaux, mais peut aussi infecter les mammifères et autres vertébrés. Selon Pie Müller, de l’Institut tropical et de santé publique suisse, si un moustique pique un animal infecté puis un humain, la transmission pourrait se produire.

Le virus en Suisse : situation et surveillance

En Suisse, le virus du Nil occidental a été détecté pour la première fois chez des moustiques indigènes en août 2022, dans la région du Tessin : dans le district de Mendrisio et la plaine de Magadino. La surveillance nationale, encadrée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), indique que l’infection reste rare, avec seulement six cas confirmés depuis 2012, 2013, 2019, 2020, 2023 et 2024. Tous ces cas étaient liés à des voyages à l’étranger, sans transmission locale documentée jusqu’à présent.

Une étude en cours au Tessin pour mieux comprendre la situation

Consciente de l’enjeu local, l’antenne tessinoise de Transfusion CRS Suisse a lancé une étude visant à déterminer si des habitants de la région ont déjà été infectés par le virus du Nil occidental. En collaboration avec divers partenaires, l’analyse portera sur le sang des donneurs locaux, recherchant la présence du virus ou d’anticorps spécifiques. Cette étude, prévue pour durer deux ans, vise à renforcer la vigilance et la compréhension de la propagation à l’échelle régionale.

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