Plan de paix américain en Ukraine : répercussions et réactions internationales

Plan de paix américain et réactions publiques

La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a présenté le dernier plan de paix des États-Unis comme bénéfique à la fois pour l’Ukraine et pour la Russie, citant le soutien du président Donald Trump et estimant que ce cadre serait acceptable pour les deux parties. Cette prise de position intervient après des informations suggérant que ce projet pourrait satisfaire Moscou sur plusieurs points clés.

Parallèlement, le Kremlin a indiqué que le président Vladimir Poutine s’était rendu dans l’un des posts de commandement du groupement de troupes Ouest, écoutant les rapports des officiers sur le front. Le lieu précis n’a pas été précisé.

Éléments du plan et premières réactions

En parallèle, l’armée russe a revendiqué la prise de Koupiansk, une ville du nord-est considérée comme un nœud défensif pour l’Ukraine. Koupiansk, qui comptait environ 55 000 habitants avant la guerre, avait été occupée puis reprise par les forces ukrainiennes en 2022.

L’Ukraine a indiqué avoir reçu un « projet de plan » venant des États-Unis et s’est dite prête à travailler de manière constructive avec Washington et ses partenaires européens. La présidence ukrainienne a précisé que Volodymyr Zelensky prévoyait de discuter dans les prochains jours avec le président américain des possibilités diplomatiques et des principaux points nécessaires à la paix.

Selon des responsables ukrainiens anonymes, ce plan pourrait reconnaître les conquêtes russes sur environ 20 % du territoire ukrainien et prévoir une réduction significative des capacités militaires ukrainiennes, notamment une réduction de moitié de l’effectif de l’armée et une renonciation à certaines armes à longue portée. Des sources évoquent que ces éléments reflèteraient des exigences proches de celles formulées par la Russie, et certains estiment que le texte pourrait n’ême pas clarifier si les propositions émanent directement de l’entourage de Trump.

Base diplomatique et échanges avec les États-Unis

Volodymyr Zelensky devait rencontrer à Kiev des responsables du Pentagone, au lendemain d’un déplacement du président ukrainien en Turquie sans confirmation de la participation de Steve Witkoff. La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l’Armée, Daniel Driscoll, a rencontré Oleksandre Syrsky et Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs. Zelensky devait recevoir cette délégation jeudi soir.

Réactions européennes et positions diplomatiques

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a insisté sur le fait que la paix en Ukraine ne peut être obtenue qu’avec l’implication des Européens et des Ukrainiens. Elle a noté que le plan américain, qui évoque notamment des concessions territoriales et une réduction des capacités militaires ukrainiennes, nécessiterait l’engagement des parties concernées pour fonctionner.

En parallèle, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rappelé que « la paix ne peut pas être la capitulation » et a défendu l’objectif d’une paix « juste » et durable, associant des garanties pour prévenir toute nouvelle agression par Moscou.

Plus largement, certains analystes estiment que le nouveau plan américain semble reprendre des positions que la Russie avait précédemment avancées, ce qui, selon des sources ukrainiennes, pourrait équivaloir à une capitulation de facto si ces conditions venaient à être imposées.

Évolution des fronts et des réactions internationales

Des informations relayées par l’AFP indiquent que les discussions autour du plan sont suivies de près à l’échelle internationale, avec des déclarations contrastées sur la nature exacte des engagements et sur la façon dont Moscou et Kiev pourraient les interpréter.

Sur le plan humanitaire et dans le contexte des combats, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a exprimé son choc après une frappe russe à Ternopil, déplorant des pertes civiles et soulignant l’horreur des attaques de missiles et de drones. Des bilans distincts ont été évoqués, allant de neuf morts à des chiffres plus élevés selon les sources et les jours concernés.

Dimensions régionales et sécuritaires

Sur le front ouest de l’Ukraine, des attaques russes ont touché des régions habituellement moins exposées; des bâtiments et des infrastructures ont été endommagés, avec des victimes et des personnes blessées signalées dans plusieurs localités, y compris Kharkiv et Ternopil.

Par ailleurs, des développements régionaux touchent aussi la sécurité européenne et les échanges énergétiques. La Grèce et l’Ukraine ont signé un accord relatif à la fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) pour la période de décembre 2025 à mars 2026, dans le cadre d’un effort plus large pour sécuriser l’approvisionnement en gaz.

Lors d’une visite à Athènes, Zelensky a été reçu par le Premier ministre grec et a évoqué des livraisons possibles de GNL et des coopérations industrielles, à l’heure où la France et l’Ukraine concluaient, sur une base aérienne proche de Paris, un accord d’armement : Rafale, systèmes SAMP-T et drones, avec des dates et volumes évoqués par l’Elysée et des responsables ukrainiens.

Instabilités et interactions régionales

Des développements supplémentaires ont été signalés dans le sud et l’est de l’Ukraine, avec des prises de villages par les forces russes et des combats autour du nœud logistique de Pokrovsk. Des déclarations publiées sur les réseaux sociaux et les canaux officiels ont illustré la poursuite des hostilités et les efforts constants pour renforcer les défenses aériennes et la coopération militaire avec les alliés européens.

En Roumanie, deux villages situés près du Danube ont été évacués par précaution après l’incendie d’un navire transportant du GPL touché par une attaque de drone. Les autorités ont précisé qu’il s’agissait d’une évacuation préventive et sans confirmation d’un danger immédiat pour les populations locales.

Perspectives économiques et sécurité énergétique

La Commission européenne a anticipé des besoins financiers importants pour soutenir l’effort de guerre ukrainien, évoquant plus de 70 milliards d’euros pour l’année prochaine, financés en majeure partie par les États membres. Ursula von der Leyen a insisté sur l’ampleur du déficit de financement et les options possibles pour mobiliser les fonds nécessaires.

Dans le cadre des relations franco-ukrainiennes, Emmanuel Macron et Zelensky ont signé une accord d’armement, jugé historique par le président ukrainien, visant à renforcer l’aviation et la défense aérienne de l’Ukraine, avec des livraisons de Rafale et d’autres systèmes, selon les informations relayées par l’Elysée et les responsables présents à Villacoublay.

Sur le front diplomatique, des discussions avec des interlocuteurs turcs et américains ont été évoquées dans le but de relancer le processus de paix et d’étendre les échanges sur les garanties de sécurité pour Kiev, dans un contexte où les bombardements et les attaques se poursuivent dans plusieurs régions d’Ukraine.

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