Les géants de l’IA s’endettent massivement pour accélérer leur développement – 20 Minutes

Meta et la vague d’emprunts dédiée à l’IA

Meta, la maison mère de Facebook, a levé une dette de 30 milliards de dollars dans une opération remarquée par les marchés financiers, inscrite dans une tendance croissante chez les grands groupes technologiques pour financer l’expansion rapide de l’intelligence artificielle. Une partie de cet emprunt s’étale sur une échéance de 40 ans.

Selon Bloomberg, la demande des investisseurs a largement dépassé l’offre, atteignant plus de quatre fois les montants proposés. Cet emprunt obligataire vise à soutenir une croissance soutenue dans le domaine de l’IA, où les investissements restent élevés pour rester compétitif.

Réaction du marché et avis des analystes

La journée a été marquée par une chute d’environ 11% du cours de Meta après des résultats jugés mitigés, alors que l’émission obligataire a reçu un accueil favorable. Wall Street ne serait pas effrayé par l’ampleur de la dette, mais certains investisseurs évoquent une certaine inquiétude, selon l’analyste Angelo Zino de CFRA. Le dirigeant Mark Zuckerberg est perçu comme prêt à investir massivement dans l’IA, ce qui alimente néanmoins des questionnements sur les performances boursières.

Pour Byron Anderson, responsable du marché obligataire chez Laffer Tengler Investments, l’émission a bénéficié de taux parmi les plus bas de la décennie pour ce type d’emprunt. Il souligne également que les actifs réels garantissent partiellement ces dettes, ce qui contribue à rassurer les marchés. L’analyste ajoute que l’anxiété autour de l’IA existe peut-être, mais les revenus générés et les marges potentielles restent un facteur de soutien.

Des garanties et un contexte de rentabilité

La garantie par des actifs physiques, notamment des centres de données et des puces utilisées dans les systèmes IA, est citée comme un élément de sécurité qui limite les risques perçus. Cette situation amène certains observateurs à ne pas parler de bulle IA, malgré les inquiétudes relatives aux valorisations et à la rentabilité future.

Trésorerie solide et projets d’infrastructure

Meta affirme disposer d’une trésorerie importante et prévoit, selon les déclarations récentes, de générer plus de 100 milliards de dollars de flux de trésorerie cette année. Par ailleurs, l’entreprise a annoncé la création d’une société commune avec le gestionnaire Blue Owl Capital, destinée à lever environ 27 milliards de dollars pour financer la construction de centres de données.

La conjoncture bénéficie aussi de la baisse des taux opérée par la Réserve fédérale américaine, ce qui réduit le coût du financement pour les grands acteurs du secteur.

Éléments additionnels et perspectives pour l’IA

Selon les analystes, d’autres acteurs majeurs pourraient suivre ce chemin et emprunter davantage pour soutenir leurs initiatives IA, notamment Google et Microsoft. En parallèle, certaines start-up spécialisées dans l’IA, comme OpenAI, Anthropic ou Perplexity, continuent de lever des fonds principalement par des apports en actions, étant donné qu’elles affichent des pertes et ne dégagent pas encore de trésorerie significative.

Pour certains spécialistes, l’endettement d’entreprises non bénéficiaires demeure un placement à risque; ils estiment toutefois que les jeunes sociétés d’IA devront continuer à se financer par des levées de capitaux en actions plutôt que par la dette, du fait des coûts et des perspectives de rentabilité incertaines.

Conclusion

En dépit de l’appétit pour la dette lié au secteur IA, les analystes rappellent que les garanties et les actifs réels jouent un rôle clé dans la gestion du risque et que l’appétit des marchés pour ce type de financement dépendra de l’évolution des revenus et de la rentabilité des plus grandes entreprises, ainsi que des perspectives des jeunes pousses spécialisées dans l’IA.

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