Cortisol et fausses promesses sur les réseaux sociaux : décryptage de l’hormone du stress

Rôle réel du cortisol et limites des interprétations simplistes

Le cortisol est une hormone secrétée par les glandes surrénales et participe à la régulation du stress, du métabolisme et du système immunitaire. Des niveaux très élevés ou très bas existent principalement dans des conditions médicales identifiables, comme le syndrome de Cushing (excès) ou la maladie d’Addison (déficit), et restent relativement rares en dehors de ces cas.

Des promesses publiques et les risques pour le grand public

Sur les réseaux, des professionnels autoproclamés attribuent au cortisol de multiples maux et proposent des programmes ou des compléments censés réguler l’hormone, accompagnés de messages incitatifs ou de codes promo destinés à séduire les consommateurs.

Éclairage scientifique et positions professionnelles

Selon le Pr Guillaume Assié, endocrinologue à l’hôpital Cochin, ces messages s’éloignent de la réalité médicale et du consensus scientifique. La Société française d’endocrinologie affirme qu’aucune preuve ne permet d’établir une affection médicale nommée « fatigue surrénalienne ». Une revue de 58 études publiée en 2016 qualifie ce mythe de douteux.

Allégations sur la perte de poids et l’apparence

Certaines figures de la nutrition avancent que le cortisol empêcherait de mincir et favoriserait l’apparition d’un ventre gonflé ou d’un visage bouffi. Bien que des formes sévères de troubles liés au cortisol existent dans des maladies comme le syndrome de Cushing, le stress quotidien ne suffit pas à provoquer ces modifications physiques chez une personne en bonne santé.

Le marché et les risques pour les patients

Le docteur en santé publique Thibault Fiolet indique que l’objectif financier semble dominer ces communications, et qu’aucune donnée clinique ne prouve les bénéfices des produits proposés. Il déplore le caractère lucratif de ces pratiques en dehors des preuves médicales établies.

Tests biologiques non encadrés et coûts

Des tests hors circuit médical traditionnel proposent des dosages salivaires de cortisol, des analyses du microbiote et des évaluations d’intolérances alimentaires, avec des coûts estimés entre environ 300 et 1 500 euros pour un forfait complet. Pauline Guillouche, hépato‑gastro‑entérologue, alerte sur l’absence de fiabilité de ces tests et sur la perte de garantie de qualité lorsque ces analyses échappent au cadre médical conventionnel.

En conséquence, le recours à ces parcours alternatifs peut entraîner des dépenses importantes et un éloignement d’un suivi médical fiable, notamment pour des personnes en quête de réponses à des symptômes persistants.

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