Budget public en Suisse: pourquoi les coupes persistent malgré des finances apparemment saines

Contexte des coupes budgétaires dans les cantons

Dans plusieurs cantons, les agents du service public manifestent contre les réductions budgétaires. Ces coupes touchent de nombreux secteurs: écoles, formation, hôpitaux, crèches, budgets des communes, EMS et assurances sociales.

Paradoxalement, les finances publiques semblent saines: fin 2024, le canton de Vaud disposait de 2,85 milliards de francs dans ses caisses.

Le frein à l’endettement et ses limites

Un mécanisme interprété de manière trop stricte

Le frein à l’endettement vise l’équilibre entre dépenses et recettes de l’État. Cependant, selon Cédric Tille, professeur de macroéconomie à l’Institut des Hautes études du développement à Genève, son application est jugée trop stricte.

« Cela fait 20 ans qu’on réduit la dette en Suisse. Or, la loi n’a jamais demandé qu’on fasse ça. Je pense que le frein est interprété de manière beaucoup trop restrictive », précise Cédric Tille.

En Suisse, la dette est perçue de manière très négative, alors que, dans d’autres pays, elle est considérée comme un outil.

Conséquences sur les services publics et le personnel

Ces coupes ont des effets concrets. Marc Gigase, enseignant et syndicaliste vaudois, témoigne: « On a coupé dans la formation continue pour les enseignants, dans les budgets de bibliothèque, dans le matériel spécialisé. Les salles de cours sont moins souvent nettoyées. En 2026, l’ensemble du personnel de l’État va connaître une baisse de salaire de 0,7 %. »

Quelles alternatives pour renflouer les caisses?

Quel est le rapport de la Suisse à ses deniers publics? Quelles alternatives existent entre augmentation des impôts et réduction des dépenses? Le choix reste politique.

Anne-Julie Ruz et l’équipe du Point J

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