Slovénie : rejet partiel de la légalisation de l’aide médicale à mourir après le référendum
Référendum sur la fin de vie assistée en Slovénie
La Slovénie, pays d’environ 2,1 millions d’habitants, comptait environ 1,7 million d’électeurs appelés à se prononcer sur la légalisation de l’aide médicale à mourir. Dimanche, les Slovènes ont voté contre la mise en œuvre de la loi sur la fin de vie assistée, selon des résultats partiels publiés après une campagne d’opposition active. D’après ces premiers chiffres, environ 53 % des suffrages se sont exprimés en faveur du rejet et 47 % en faveur de la légalisation, ce qui entraîne la suspension du texte pour au moins douze mois.
Contexte juridique et objectifs
La loi avait été adoptée par le Parlement le 24 juillet 2025, après un premier référendum en 2024 où 55 % des votants s’étaient prononcés pour l’aide médicale à mourir. Elle prévoyait d’accorder aux patients lucides, incurables et dont la souffrance ou l’état de santé est insupportable le droit de mettre fin à leurs jours, à l’exclusion des cas de maladie mentale. Elle n’autorisait pas l’euthanasie.
Mobilisation et opposition
Un groupe civique, soutenu par l’Église catholique et l’opposition conservatrice, a réussi à rassembler les 40 000 signatures nécessaires pour bloquer l’application du texte et appeler à un nouveau référendum, l’accusant d’autoriser l’empoisonnement des malades et des personnes âgées.
Réactions et témoignages
Dans la salle omnisports de Stozice, des votants ont exprimé des positions contrastées. Certaines personnes en faveur invoquaient le droit de chacun à décider de sa vie face à des souffrances intenses, tandis que d’autres insistaient sur la protection de la vie. Des témoignages et des opinions ont été évoqués sans citation littérale dans ce résumé.
Position de l’Église et chiffres du vote
L’Église catholique a critiqué une loi qu’elle juge incompatible avec l’Évangile, la loi naturelle et la dignité humaine. Environ 1,7 million de citoyens étaient appelés à voter.
Suite du processus et cadres procéduraux
La question posée aux électeurs était: soutenir l’entrée en vigueur de la loi sur la fin de vie assistée, telle qu’adoptée par le Parlement le 24 juillet 2025 ? Pour que la suspension soit instaurée, une majorité d’au moins 20 % du corps électoral devait voter non. Cette décision n’interdirait pas définitivement la possibilité, car le Parlement pourra réexaminer un nouveau projet après douze mois.
Sondages et comparaison européenne
Un sondage publié par le quotidien Dnevnik auprès de 700 citoyens indiquait 54,3 % en faveur de la légalisation, 30,6 % s’y opposant et 15 % restant indécis. Au niveau européen, la Suisse et l’Autriche permettent déjà l’aide médicale à mourir, tandis que les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg autorisent l’euthanasie; en France, le droit à l’aide à mourir est évoqué après une première lecture fin mai.