Chikungunya en Cuba: épidémie étendue dans un pays en crise économique

Éclosion et expansion de la maladie

Apparu en juillet dans une province de l’ouest, le chikungunya s’est propagé sur l’ensemble de l’île, s’étendant désormais à quinze provinces. Cette progression s’inscrit dans un contexte de crise économique majeure marquée par des pénuries de médicaments et de nourriture, qui complique la réponse sanitaire et les mesures de prévention.

Propagation et chiffres clés

Selon le ministère de la Santé, l’épidémie est devenue la principale arbovirose du pays et touche désormais plusieurs régions, avec des foyers signalés de dengue et d’oropouche en parallèle. Cette semaine, plus de 47 000 Cubains ont été diagnostiqués, soit le double de la semaine précédente, et 627 cas nouveaux ou suspects ont été recensés jeudi. Toutefois, les autorités notent que ces chiffres n’expriment pas toute la gravité de la situation, car ils ne prennent en compte que les personnes ayant consulté un médecin.

Témoignages et réalité sur le terrain

Dans le quartier Jesus Maria de La Havane, des habitants décrivent des symptômes douloureux et des difficultés à se déplacer, tandis que des fumigations ont été réalisées à l’entrée de certains immeubles afin de lutter contre les moustiques vecteurs de la maladie.

Contexte sanitaire et capacités publiques

Le phénomène se déroule dans un pays frappé par des coupures d’électricité récurrentes et par des pénuries de médicaments et de nourriture. Le manque de devises et de carburant entrave les actions de prévention et la continuité des services publics, y compris dans le secteur de la santé. Dans l’ouest, après l’ouragan Melissa il y a trois semaines, l’ONU rapporte que plus de 642 centres de santé ont été endommagés.

Origine, facteurs de transmission et état du bilan

Le chikungunya est une maladie arbovirale nouvelle pour Cuba, arrivée sur l’île en 2014 dans le cadre d’une épidémie régionale. Des facteurs comme l’absence d’hygiène, les déchets et l’eau stagnante stockée dans des citernes pour pallier le déficit d’eau courante favorisent la transmission. Jeudi, vingt malades se trouvaient en état critique, selon le ministère de la Santé; aucun décès n’a été officiellement enregistré à ce jour. Des autorités indiquent par ailleurs qu’environ 30% des 9,7 millions d’habitants ont déjà été touchés par le chikungunya ou la dengue au cours de cette épidémie.

Conséquences économiques et sociales

outre le coût sanitaire immédiat, l’épidémie aggrave une économie déjà fragilisée par l’émigration et une productivité faible, avec des répercussions sur les services publics et sur les mesures de prévention.

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